REGARD NOTARIAL SUR LA LOI DE FINANCES 2020
« Le Conseil constitutionnel a validé, ce 27 décembre 2019, les principales dispositions de la loi de finances pour 2020, et notamment les baisses massives d’impôts » (!) ; c’est ce qu’on peut lire sur le site internet du gouvernement. Pour autant, à mi-mandat présidentiel, la loi de finances du 28 décembre 2019 ne bouleverse pas notre système fiscal. En voici les principales mesures patrimoniales :
Impôt sur le revenu :
- baisse de la 1ère tranche du barème de l’IRPP de 14 à 11% et ajustement des tranches d’imposition
- fin de l’exonération des produits de la location d’une partie de la résidence principale (art. 35 B CGI) en 2024
- report de la réforme de l’imposition des revenus des non-résidents à 2023
- domiciliation fiscale en France des dirigeants d’entreprises réalisant un CA>250M€ (sauf preuve d’une activité principale à l’étranger)
- prorogation de 3 ans et instauration d’un critère de performance énergétique dans le régime de location dit « Cosse » (location conventionnée et à des personnes défavorisées)
- limitation du régime « Pinel » aux logements situés dans un « bâtiment d’habitation collectif » à compter de 2021
- aménagement du régime « Pinel ancien » instauré par la LF 2018
- prorogation jusqu’à fin 2020 du taux majoré de réduction d’impôt « Madelin » pour investissement dans une PME (25% au lieu de 18%)
Plus-values des particuliers :
- aménagement du dispositif de report d’imposition de l’article 150-0 B ter du CGI : précisions sur les modalités de réinvestissement dans des structures de capital-investissement et allongement du délai de conservation des titres par le donataire de 18 mois à 5 ans (ou 10 ans si réinvestissement dans une structure de capital-investissement)
- prorogation de l’exonération d’impôt de plus-value immobilière pour les cessions à des organismes en charge du logement social
Impôts locaux :
- suppression universelle de la taxe d’habitation sur la résidence principale à compter de 2023
- majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et les résidences louées meublées à compter de 2026
Droits d’enregistrement :
- suppression du droit fixe (125 €) sur les actes suivants : inventaires, acceptations ou renonciation à succession, contrats de mariage
- baisse progressive et différée du droit de partage concernant les époux ou les partenaires pacsés (1,80% en 2021 puis 1,10% à partir de 2022)
- limitation à 2023 de l’exonération des donations ou successions au profit des collectivités ou établissements publics
- clarification de l’exonération de droits d’enregistrement (et notamment de CSI) pour les cessions immobilières au profit de certains organismes publics (art. 1040 CGI)